DOCERE

Julien Coupat

« Tous les auteurs que la gauche adule, elle les détesterait vivants; et eux, vivants, la mépriseraient. Elle ne les aime que morts, pour les réduire en bouillie de culture. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 30

« Le complot évoque l'image de conjurés réunis dans la même pièce, et ourdissant ensemble un plan précis d'après une volonté explicite et partagée. Il repose sur un secret commun qui peut donc aisément être trahi. La conspiration n'a, elle, aucun besoin de réunir ses membres. Elle flotte. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 34

« La notion d'un monde plus contrôlé gagne en acceptabilité et en assentiment [...], à ce que les citoyens abandonnent volontairement de leur souverainté - et de leur vie privée - à des États plus paternalistes en échange de plus de sécurité et plus de stabilité. Les citoyens deviennent plus tolérants, et même désireux, d'un commandement et d'une surveillance plus abrupts. Les leaders nationaux ont plus de latitudes pour imposer l'ordre qui leur convient. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 43

« Et cela est sans fin car, si l'on peut neutraliser un danger, on ne peut jamais abolir un risque, dont le caractère est statistique, virtuel, impalpable. À l'irréalité du monde de fictions gouvernementales dans lequel nous sommes entrés font pendant les progrès bien réels du contrôle. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 46

« Depuis deux ans, la fiction du virus comme entité hostile qui s'en prend indistinctement à l'Humanité est parvenue à refouler l'évidence même : Le Covid est une maladie de civilisation, comme le cancer. Au vu du caractère bénin de l'affection chez la plupart des sujets, il faut bien admettre que, s'il y a une « cause » à celle-ci, c'est bien moins le virus lui-même que l'état pathologique normal propre à ce monde. S'il y a un cas où l'on peut dire avec Claude Bernard que « le microbe n'est rien; c'est le terrain qui est tout », c'est bien celui du SARS-CoV-2. Aussi hollywoodienne que soit la mise en scène, on n'a pas affaire à Yersinia pestis. La maladie infectieuse que l'on diabolise sert ici à masquer les maladies chroniques que l'on entérine. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 87

« L'objectif de la méthode "Alice au pays des merveilles" - dite aussi méthode de la confusion - est de boulverser les attentes et les réactions conditionnées de la personne interrogée. Elle est habituée à un monde qui fait sens, tout au moins pour elle; un monde de continuité et de logique, prévisible. Et elle s'y cramponne pour préserver son identité et sa capacité de résistance. La méthode de confusion est conçue non seulement pour oblitérer le familier, mais aussi pour le remplacer par l'étrange. [...] »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 115

« On se scandalise de ne plus être crus alors que cela fait un demi-siècle que l'on théorise la nécessité du mensonge. Et en effet, gouvernants, journalistes ou scientifiques font face à une salutaire épidémie d'incrédulité, qui est justement le produit de cette saturation de nos vies par leurs techniques de manipulation. Ce ne sont pas les informations sur le monde qui sont devenues fausses : c'est le monde lui-même. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 125

« Entre les gouvernants et la population, la crise épidémique peut se résumer depuis le printemps 2020 à un chantage à l'hôpital. Soit vous obtempérez, soit l'hôpital craque. La truanderie ne manque pas de saveur : qu'un service soit à tout moment sur le point de craquer, c'est la définition même de son état optimal du point de vue de sa gestion néolibérale. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 165

« La métrople, c'est la dictature de la vulnérabilité. La biopolitique, c'est la tyrannie de la faiblesse. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 176

« On avait construit et rempli les prisons pour faire croire à ceux qui n'y sont pas qu'ils sont libres, eux, et respectables, et innocents. On avait construit et rempli les asiles pour figurer aux passants qu'ils sont raisonnables, eux, et sains, et normaux. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 225

« Ce corps-là, notre corps subtil, est à la mesure de notre participation au monde. Il n'est autre que notre âme - notre âme comme la « forme substancielle du corps » de la scolastique, mais comme lieu, comme lieu situé et qui situe. C'est ce lieu que Google, Facebook et les autres ont entrepris d'investir. C'est lui qu'ils cherchent à coloniser. À contrôler. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 240

« Les GAFAM poursuivent avec les moyens et les esprits les plus plats une visée métaphysique : liquider toute transcendance. Il faut avoir une vie de disque dur pour s'imaginer un jour « télécharger sa conscience ». »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 240

« À défaut de parvenir à faire des machines capables d'égaler l'humain, elle a entrepris de circonscrire l'expérience humaine à ce que peut en connaître une machine. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 240

« Le schisme est donc entre deux types de « nous ». Le « nous » représentatif de ceux qui partagent un attribut - être suisse, policier, chasseur, LGBTQIA+, ect. - en vertu duquel ils peuvent avoir représentants, députés, porte-parole, icônes, droits ou syndicats, et le « nous » expérienciel de ceux qui partagent un vécu et se retrouvent dans la prise de parole, le geste ou l'histoire de quelqu'un. Partout, dans cette époque, les « nous » représentatifs se trouvent débordés par les « nous » expérienciels, si plastiques, si instables, mais si puissants. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 253

« Les cosmocrates prétendent maintenant détenir toutes les solutions aux problèmes qu'ils ont créés. Nous, nous savons qu'ils sont le problème. »

Manifeste conspirationniste, éd. Seuil , p. 256